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Comment réduire les récidives de calculs rénaux ?

Génèse d’un calcul rénal

Certains d’entre vous ont peut être fait l’expérience douloureuse des calculs rénaux… Cette pathologie est fréquente puisqu’elle toucherait 4 à 20% de la population. Les cas de récidive sont estimés à 60%. Son caractère récidivant et les complications que peuvent engendrer un calcul urinaire rendent nécessaire sa prévention et son traitement. C’est le sujet que nous allons développer aujourd’hui !

La Panacée – Radio Escapades – émission de mai 2022

Qu’est-ce qu’un calcul rénal ?

Les calculs rénaux sont également appelé lithiase, du grec lithos : pierre. Ce nom est parlant car il s’agit de l’apparition dans un conduit de l’organisme d’une masse minérale, d’une sorte de caillou. Les voies urinaires ne sont d’ailleurs pas les seules concernées : vésicule biliaire et voies biliaires hépatiques, glandes salivaires et canaux lacrymaux sont également concernés ! Dans cet article, nous n’aborderons que les calculs rénaux.

La genèse d’une lithiase

La formation d’un calcul se fait toujours dans le rein selon un processus en quatre étapes :

1. Il y a une concentration progressive d’une substance dans les urines pendant des mois jusqu’à sursaturation,

2. Germination (apparition des premiers cristaux),

3. Agrégation des cristaux entre eux

4. Constitution du calcul.

Dans environ un tiers des cas, la lithiase se fixe à l’épithélium urinaire au stade où elle est encore minuscule, puis elle croît avant de se détacher. Entre-temps, la lésion causée par cet ancrage peut créer une surinfection. Lorsque le calcul est d’un diamètre inférieur à 6 millimètres, il est le plus souvent éliminé de façon naturelle, parfois sans aucune douleur au point de passer inaperçu. Mais dans les autres cas, à cause de l’inflammation qu’il induit au niveau de la muqueuse urinaire, il est stoppé dans sa migration et provoque un épisode de coliques néphrétiques qui oblige à consulter rapidement. Lorsque le calcul fait plus de 6 millimètres, le recours au médecin est quasi-inévitable, quelles que soient ses manifestations cliniques.

Il semblerait que le nombre de cas de calculs urinaires est en augmentation dans les pays occidentaux. A t – on une explications ?

Des hypothèses d’explication oui !

Le nombre de cas de calculs urinaires recensés a effectivement augmenté ces les dernières décennies, au point que les coliques néphrétiques sont aujourd’hui l’un des principaux motifs de consultation des urgences médico-chirurgicales dans les pays industrialisés. Parmi les explications possibles, il y a :

– le pourcentage grandissant des 3e et 4e âges, plus concernés par l’émergence d’infections urinaires chroniques,

– la mondialisation du mode alimentaire dit occidental,

– le réchauffement climatique qui induirait une redistribution de la gestion des liquides corporels,

– et évidemment le recours à des moyens d’investigation plus sophistiqués, qui permet d’optimiser les diagnostics.

Comment se manifeste un épisode de colique néphrétique ?

Calculs rénaux

En général les lithiases urinaires se manifestent par des douleurs violentes en bas du dos. Cette douleurs peut être localisée ou irradiante jusqu’aux organes génitaux externes voire la cuisse. Mais ce n’est pas toujours le cas, parfois c’est une fièvre, des difficultés à uriner, un mal en bas du dos, des nausées voire des vomissements. On ne se méfie pas, mais la crise pourrait être plus grave. Le diagnostic de lithiase doit alors être rapidement confirmé par la réalisation d’une échographie abdominale. En cas d’urgence, seuls les antalgiques en piqûre vous soulageront. La médecine préventive sera pour plus tard. Dans les cas les plus graves, les calculs rénaux peuvent nécessiter une hospitalisation en urgence. En particulier si :

-La douleur n’est pas calmée : mise en perfusion et surveillance de la fonction rénale.

-La crise s’accompagne de fièvre élevée (risque de pyélonéphrite aiguë) : mise en place d’une antibiothérapie par voie générale afin de préserver au mieux les reins et d’éviter une septicémie qui pourrait engager le pronostic vital.

-La diurèse est stoppée (risque d’insuffisance rénale aiguë) :  dans ce cas, seule la chirurgie pourra libérer le calice.

Le réflexe à avoir en cas de calcul !

Afin de pouvoir identifier le type de calcul rénal, il est généralement demandé d’uriner dans une passoire fine avec de récupérer le petit caillou à sa sortie. Cela permettra d’identifier la composition chimique du calcul pour pouvoir indiquer les recommandations diététiques à adopter par la suite !

Il existe plusieurs types de calculs rénaux 

Il y a la lithiase calcique, oxalique, la lithiase phosphatique, la lithiase urique, … Bref que de noms savants à décortiquer ! Ces noms sont liés à la composition chimique du calculs. Quel intérêt me direz-vous ? Connaître la composition de la lithiase va permettre d’agir en prévention de façon beaucoup plus fine ! C’est ce que nous verrons plus tard dans cette émission !

Existe-t-il des terrains favorables aux calculs rénaux ?

En naturopathie, nous travaillons toujours sur le terrain, et pour cause ! La genèse du calcul rénal est favorisée par l’association de plusieurs facteurs parmi les suivants :

Prédisposition génétique, notamment chez les porteurs de certains variants du gène CLDN14.

  • Sexe masculin. Lien avec les habitudes alimentaires des hommes. Une exception cependant : les calculs liés à une infection, qui touchent plus les femmes.
  • Être âgé de 30 à 50 ans.
  • Maladie des voies urinaires : rein en fer à cheval, reflux vésico-urétéral…
  • Rein unique (de naissance ou suite à une intervention chirurgicale).
  • Consommation excessive de certains aliments : sel, sucreries et boissons sucrées, produits laitiers, protéines d’origine animale, chocolat.
  • Obésité abdominale (avec ou sans surpoids), surpoids, syndrome métabolique, diabète de type 2.
  • Chirurgie du surpoids, notamment par dérivation gastrique.
  • Hypertension artérielle.
  • Sédentarité.
  • Diminution du débit urinaire (personnes âgées ou diabétiques de type 2, augmentation de la transpiration non compensée, grand froid).
  • Variations du pH urinaire : trop acide (< 5,5), il facilite la transformation de l’urate de sodium en acide urique, bien moins soluble ; trop basique (> 7), il favorise la formation des cristaux à base de phosphates.
  • Alitement prolongé.
  • Stress chronique, du moins pour les lithiases oxalocalciques.
  • Élimination urinaire anormalement élevée de certains minéraux ou de certaines substances organiques : calcium, acides oxalique ou urique.
  • Prise de certains médicaments au long cours : diurétiques de la classe des thiazidiques et l’indinavir utilisé au cours de l’infection par le VIH.
  • Maladie coeliaque (intolérance au gluten) et Maladie de Crohn.
  • Hyperparathyroïdie primaire.
  • Déficit ou intoxication à la vitamine D, ainsi qu’une prise régulière et isolée de vitamine C à forte dose.

Les recommandations alimentaires seront différentes selon la nature du calculs

À chaque lithiase ses conseils

Lithiase calcique : on conseille de réduire la consommation de produits laitiers (limiter l’apport en calcium à max. 1 000 mg par jour) mais pas de l’éradiquer. Vous pouvez aussi vous orienter vers des apports calciques d’origine variée : brocoli, sardine, figues séchées, amandes, …

Lithiase oxalique : on conseille de supprimer le chocolat et toutes les boissons dites « cola ». on réduira/Évitera les aliments riches en oxalates : les asperges, betteraves, blettes, cacahuètes, céleri, épinards, framboises, groseilles, oseille, salsifis, aubergines, cacao et chocolat, persil, rhubarbe, thé/café. La consommation d’une demi-tasse de jus de citron par jour peut être intéressante en prévention.

Lithiase urique est souvent associer à la junk food, charcuterie et alcool en excès : en prévention on limitera donc la charcuterie, les abats, les fruits de mer, le vin blanc, et le gibier. La consommation d’une eau riche en bicarbonates et une cure de jus de pomme frais seront intéressantes.

Cependant, quelque soit le type de lithiase, il semble exister un lien entre consommation de certaines aliments en excès et le risque de développer une lithiase urinaire. Ces aliments sont : protéines animales (sous forme de viande rouge et de charcuterie), théine/caféine, excès de sel. Dès lors, les régimes alimentaires préventifs les mieux adaptés sont le méditerranéen et le végétarien.

Selon le magasine Alternatives Santé, la cure de bon raisins est une option intéressante ! En effet, le pouvoir anti-oxydant des polyphénols présent dans les graines de raisins (rouge et blanc) permettrait de réduire la formation de la plupart des types de calculs.

Concernant le régime méditerranéen, il propose une grande variété des menus, qui changent au gré des saisons, avec des aliments frais et de qualité (ce qui est assuré par le mode de culture biologique et la proximité des lieux de production). Pour vous donner un peu l’eau à la bouche et un regain de motivation, ce régime méditerranéen est basé sur :

Régime Méditerranéen ou crétois

La consommation quotidienne de produits céréaliers complets, de légumineuses et de noix. L’abondance de fruits et de légumes verts, frais et de proximité. L’utilisation quotidienne d’alliacées (oignon, échalote, ail…), d’herbes du jardin, d’aromates, d’épices et de graines. L’huile d’olive aussi bien à crue que pour la cuisson ! La consommation de poissons de mer, plusieurs fois par semaine, de préférence de petits poissons bleue gras.

Doit-on boire plus lorsque l’on est sujet aux calculs rénaux ?

En prévention, il convient de boire en moyenne deux litres d’eau par jour et de préférence de l’eau de source (pauvre en calcium). Cela permettra de diminuer la concentration des urines et de stimuler l’envie d’uriner plus fréquemment, réduisant le risque d’infection urinaire. En revanche, lorsque la colique néphrétique est déjà installée, on évitera !

Comme il vaut mieux prévenir que guérir…pensez à ajuster votre hygiène de vie pour réduire les risques de récidives!

6 réflexions au sujet de “Comment réduire les récidives de calculs rénaux ?”

  1. En 2000 j’ai subi une crise de ce type. La douleur intense était diffuse partout dans le corps sans que je puisse identifier un endroit précis. Aucune position ne me soulageait. J’ai pu être admis en urgence pour une lithotripsie. La séance dure assez longtemps pour que ce soit finalement insupportable.

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