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Les régimes d’exclusion

Cette semaine, je vous propose de faire un tour d’horizon sur ce qu’on appelle les régimes d’exclusion : Outils intéressants utilisés en naturopathie pour réduire les symptômes de certaines pathologies, les informations qui circulent sur internet se multiplient et il devient difficile de faire le tri ! Suivez moi pour le décryptage !

Podcast de l’émission de la Panacée – une émission qui vous veut du bien!
Décryptage des régimes d’exclusion

Pour commencer, qu’appelle t – on un régime d’exclusion ?

Un régime d’exclusion est un régime qui exclut de l’alimentation un aliment particulier ou une catégorie d’aliments. Il existe différents régimes d’exclusion. Ils peuvent être pratiqués sur avis médical pour perdre du poids ou pour des raisons de santé, dans le cas par exemple des allergies ou des intolérances alimentaires.

Ce qu’il me semble important de garder à l’esprit, c’est que ces régimes d’exclusion sont des outils très intéressants mais temporaires ! Sur du long cours, mal utilisés, ces diètes peuvent aboutir à des carences.

Pourquoi y a t-il autant de régimes d’exclusion ?

Chacun d’entre nous est unique, avec son histoire, une certaine hérédité, un mode de vie, des capacités d’adaptation qui lui son propre… On comprends pourquoi il n’y a pas de solution nutritionnelle universelle ou toute faite et adaptée à tous. En naturopathie, on travaille au cas par cas !

Le régime Seignalet

Commençons par le fameux régime Seignalet. Il a été développé dans les années 80 par le Dr Seignalet qui exposa ses travaux dans le livre « L’alimentation ou la troisième médecine ». Ouvrage très intéressant, dont je vous conseille la lecture ! Ce régime hypotoxique s’appuie sur une étude clinique qu’il a réalisée auprès de 2500 personnes présentant divers troubles. L’objectif principal est de réduire la porosité intestinale avec des répercussions positives, notamment sur les maladies auto-immunitaires.

Pourquoi chercher à réduire la porosité intestinale ?

Tout simplement parce qu’environ 80 % de notre système immunitaire est logé dans l’intestin. En outre, toutes les maladies auto-immunes ont en commun une hyperperméabilité intestinale. Cette porosité intestinale fait s’emballer le système immunitaire et peut entraîner des carences en plusieurs vitamines et minéraux. Ces carences peuvent avoir des répercussions à divers niveau de notre santé !

En pratique, comment pratiquer le régime Seignalet ?

Le régime Seignalet en pratique

Le principe est relativement simple, et pour avoir moi même adopter ce régime pendant un an, je peux témoigner qu’il a été facile à mettre en œuvre. Il s’agit de retirer de l’alimentation tous les produits laitiers et les céréales dites « mutées ». Sont autorisées les céréales considérées comme « non mutées » à savoir le riz, le sarrasin et le sésame. Il est également indiqué de consommer les aliments crus ou cuits à une température inférieure à 110° afin de garder intactes certaines enzymes nécessaires à la bonne digestion des aliments. Ce régime souligne l’importance de consommer des huiles végétales extraites à froid pour leur apport en acides gras essentiels. La bière est proscrite mais ouf le vin rouge BIO et le chocolat noir sont acceptés !

Le régime Paléo

Le régime Paléo, très prisé par les sportifs, est aussi appelé le régime du chasseur – cueilleur. Il a pour principe essentiel d’exclure tous les aliments qui n’existaient pas à l’époque du paléolithique et notamment tous les aliments transformés.

Pourquoi mimer l’alimentation typique de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs avant l’essor de l’agriculture ? L’idée est d’avoir une alimentation plus adaptée à notre physiologie, de répondre à nos besoins nutritionnels de façon optimale, et de stabiliser le taux de sucre dans notre sang et de réduire les aliments potentiellement pro-inflammatoires : produits laitiers, huiles végétales raffinées, sucre raffiné.

En termes de macro-nutriments ce régime permet en effet un apport important en protéines, notamment d’origine animale, et en bonnes graisses, d’où son intérêt pour les sportifs !

Le régime Paléo en clair
  • Les aliments à privilégier sont les fruits, les légumes, la viande, les œufs, le poisson, les fruits de mer, les noix et graines et le bon gras.
  • Les aliments à réduire sont, comme précédemment, les produits laitiers, les céréales, les aliments transformés et les sucreries, les légumineuses et les huiles végétales raffinées.

Contrairement aux idées reçues, le régime paléo n’est pas un régime très riche en viande et c’est plutôt la qualité que la quantité de protéines animales qui compte : viande issue d’animaux nourris d’herbes, de poissons sauvages, d’œufs venant de poules élevées en plein air… pour leurs profils nutritionnels, le bien-être de l’animal et de notre planète.

A quelles personnes peut-on conseiller le régime paléo ?

On peut considérer le régime Paléo comme un outil pour améliorer sa santé en générale puisqu’il exclut tous les aliments raffinés/industriels. Il sera donc aussi intéressant pour les personnes souffrant d’un pré-diabète ou diabète de type 2, et les sportifs qui souhaitent améliorer leur flexibilité métabolique (c’est-à-dire leur capacité à utiliser tous les macronutriments en tant que source d’énergie et pas uniquement les glucides).

Comme ce régime est très exigeant, notamment sur la suppression des glucides, certains l’adaptent et s’octroient des écarts de conduites ! Je trouve cela assez juste car socialement, il est tout de même agréable de ne pas se prendre la tête lorsque l’on sort avec ses amis ou sa famille !

Le régime FODMAPS

Tout d’abord, que veut dire Fodmap ? C’est un terme issu de l’anglais pour Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols. En clair, ce sont des aliments riches en certains sucres mal absorbés et fermentescibles dans l’intestin.

Un régime pauvre en Fodmap vise donc à éliminer certains glucides qui peuvent provoquer une réaction digestive défavorable chez les personnes qui souffrent d’une dysbiose intestinale, d’une prolifération bactérienne de l’intestin grêle (Sibo), d’un côlon irritable, d’une candidose digestive ou d’autres problèmes intestinaux. La fermentation de ces fruits et légumes nourrit des bactéries qui logent dans notre intestin grêle et donnent, entre autres, des gaz et des ballonnements. Certaines personnes souffrent réellement de ce phénomène et peuvent se retrouver plier en deux ou être réveiller la nuit par des douleurs abdominales. Les aliments riches en Fodmap sont notamment :

  • Pour le fructose : pommes, asperges, topinambours, miel, poires, mangues, raisins,
  • Pour le lactose : Lait, fromages, produits laitiers non fermentés
  • Pour les polyols : avocats, choux-fleurs, champignons, lychees, abricots
  • Pour les fructanes : Ail, oignons, échalotes
  • Et pour les galacto-oligosaccharides : légumineuses, soja, haricots

En application, il existe énormément d’aliments pauvres en FODMAP. Je vous conseille donc de faire une liste de ce que vous aimez manger parmi ces aliments et de faire les courses pour la semaine en fonction de cela. Aubergine au four, wok de carottes/brocoli/pousse de bambous et nouille de riz, ou patates douces au four accompagnées d’un poisson pourront ravir vos papilles ! Préférez les clémentines et les kiwis à la pomme par exemple. Et consommer vos fruits en dehors des repas principaux !

Bien entendu, ce régime est temporaire et vise à éliminer les aliments riches en Fodmap pendant 2 à 6 semaines pour voir si les symptômes s’améliorent. Le but est ensuite de réintroduire les aliments un par un tous les trois jours afin d’identifier lequel pose problème. Si vous êtes effectivement sensibles aux aliments Fodmap, vous devriez constater un effet important sur vos symptômes digestifs.

Outre les régimes décrits ci-dessus, il existe un certain nombre de régimes éliminatoires qui peuvent être intéressants si une intolérance et/ou une hypersensibilité ont été détectées, ou en cas de pathologies particulières tel que le régime pauvre en oxalates pour les calculs rénaux, un régime pauvre en histamine ou en salicylate pour les personnes qui souffrent d’allergies. Par ailleurs, s’accorder un repos digestif d’au moins douze heures chaque nuit est une source de soulagement pour notre corps !

Pour aller plus loin, vous pouvez vous procurer les ouvrage des différents médecins dont je vous ai parlé aujourd’hui et retrouver le podcast de l’émission sur le site de Radio Escapade ou sur mon site internet naturopathie-iridologie.fr

J’espère que ce tour d’horizon vous aura été utile et vous offrira une approche complémentaire dans la résolution de vos troubles!

Sources et remerciements :

Alternatives Santé

PaleoViking

http://www.thepaleodiet.com

http://www.gapsdiet.com

http://www.seignalet.fr

Références :

« Efficacy of the Autoimmune Protocol Diet as Part of a Multi-disciplinary, Supported Lifestyle Intervention for Hashimoto’s Thyroiditis ». Cureus, 11(4), 2019, doi:10.7759/cureus.4556

« Efficacy of the Autoimmune Protocol Diet for Inflammatory Bowel Disease ». Inflammatory bowel diseases, 23 (11), 2017, doi:10.1097/MIB.0000000000001221

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Moins de cancers observés chez les consommateurs réguliers d’aliments BIO?

En 2015, l’Agence Internationale de recherches contre le Cancer a classé 3 pesticides agricoles comme des agents probablement cancérogènes (Classification CIRC : groupe 2A). Il s’agit du glyphosate, du malathion (associé au cancer de la prostate) et du diazinon (associé au cancer du poumon). Ces 3 produits chimiques sont également associés au cancer du système lymphatique.

Or, la principale source d’exposition de la population aux pesticides est la voie alimentaire. Aux USA, 90 % de la population présentent des traces détectables de pesticides dans les urines et le sang!

Des essais croisés ont montré que le passage à une alimentation issue de l’agriculture biologique permet de réduire les concentrations urinaires de pesticides, ce qui souligne la voie d’exposition par l’alimentation comme pertinente.

Une étude réalisée en France montre une diminution du risque de cancer observée chez les consommateurs d’aliments bio. Voici les grandes lignes de cette études : 

  • 68 946 adultes dont 78 % de femme et 22% d’homme, moyenne d’âge 44 ans
  • Références de 16 produits BIO alimentaires
  • Fréquence de consommation entre le 10 mai 2009 et le 30 novembre 2016 : Jamais, occasionnelle, souvent
  • Un score a été attribué : de 0 à 32 points

Au cours des 7 années de suivi (2009-2016), 1 340 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés et validés sur la base des dossiers médicaux. Une diminution de 25% du risque de cancer (tous types confondus) a été observée chez les consommateurs « réguliers » d’aliments bio comparés aux consommateurs plus occasionnels.

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ces données :

  • la présence de résidus de pesticides synthétiques beaucoup plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus d’une agriculture conventionnelle, comparés aux aliments bio.
  • des teneurs potentiellement plus élevées en certains micronutriments (antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C ou profils d’acides gras plus bénéfiques) dans les aliments bio.

Les conclusions de cette étude doivent être confirmées par d’autres investigations conduites sur d’autres populations d’étude, dans différents contextes. Néanmoins, ces résultats soutiennent les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) émises en 2017 pour les futurs repères alimentaires du Programme National Nutrition Santé (PNNS) visant à privilégier les aliments cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides pour les fruits et légumes, les légumineuses et les produits céréaliers complets.

A ces études s’ajoutent les résultats d’analyses effectués par « Eau Bretagne ». L’un des objectifs de l’étude était de quantifier le nombre de molécules de la famille des triazines et des insecticides organophosphorés retrouvés dans les urines de femmes enceintes. Ce graphique décrit le pourcentage d’urines pour lesquelles 1 à 28 molécules sur les 52 analysées ont été détectées.

INVS-molecules-femmes-enceintes
Nombre de pesticides organophosphorés retrouvés dans les urines de femmes enceintes

Les résultats de l’étude Pélagie réalisée en Bretagne entre 2002 et 2006 montrent qu’environ 40 % des femmes enceintes ont 6 à 9 résidus de pesticides phosphorés dans leurs urines, 15 % entre 10 et 11 molécules… Seulement 1,8% des femmes enceintes testées ont montré l’absence de résidus de pesticides phosphorés dans leurs urines. Cela donne matière à réflexion sur notre mode de production alimentaire…

Sources :

Organic Foods for Cancer Prevention—Worth the Investment? JAMA international Medecine, 22 octobre 2018

Moins de cancers chez les consommateurs d’aliments bio

http://www.observatoire-eau-bretagne.fr/Media/Donnees/Donnees/Nombre-de-molecules-de-pesticides-analysees-dans-les-urines-des-femmes-enceintes-en-Bretagne/%28categorie%29/29403